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  • Brindille & Confetti

Pourquoi je ne vous propose pas d’éponge de bambou dans mes créations (lingettes, essuie-tout…)

Vous me questionnez parfois sur le fait que je ne propose pas d’éponge de bambou contrairement à d’autres créateurs.

Soucieuse de vous informer sur la provenance et les procédés de fabrication des matières que j’utilise, j’ai décidé d’écrire cet article qui risque de tordre le cou à certaines idées reçues.




De prime abord, la fibre de bambou parait séduisante pour ses vertus de douceur et de démarche écologique. Mais est-elle réellement si écologique que l’on veut bien le croire ?




La culture du bambou peut être écologique mais sa transformation en fibre textile ne l'est pas du tout.

Une fibre naturelle, certes...


Il existe de nombreuses fibres naturelles comme le coton, le lin, la laine, le chanvre. Le bambou en fait également partie.

Le bambou à l’avantage, contrairement à d’autres fibres naturelles, d’une production rapide nécessitant beaucoup moins d’eau, sans usage de pesticides, d’engrais ou tout autre produit phytosanitaire. Sa croissance (jusqu’à 1 mètre par jour) en fait un atout majeur.

Par ailleurs, ses racines profondes empêchent l’érosion et favorisent l'infiltration de l'eau dans le sol où il est cultivé.



…mais une forte demande mondiale générant une exploitation massive


La sur-sollicitation du bambou par les consommateurs en fait désormais un produit surexploité. Il est à noter que lors de ces dix dernières années, la moitié des forêts de bambous ont été détruites. De plus, il faut savoir qu’un bambou fleurit en moyenne tous les cent ans, et qu’une fois une nouvelle graine semée, il faudra 20 ans pour que les nouveaux bambous puissent subvenir aux besoins des animaux (source : https://www.consoglobe.com/bambou-exploitation-inquietante-3391-cg).

« La production massive de ce végétal entraine la déforestation d'autres espèces pour arriver à de gigantesques plantations, particulièrement en Asie. Dans ces forêts, ce sont les jeunes pousses qui sont le plus souvent utilisées pour leurs fibres » (source : https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/developpement-durable-bambou-il-materiau-ecologique-4848/)





D'une culture vertueuse à une transformation douteuse et dangereuse


La culture du bambou, fibre naturelle, n'est en elle-même pas l'argument écologique qui lui est opposé.

C'est davantage sa transformation en fibre textile qui est questionnée, notamment par les associations en charge du label GOTS : "Pour la quasi totalité des fibres de bambou utilisées dans la production de textile industrielle, le bambou naturel n’est pas utilisé, mais il est mélangé et régénéré dans un procédé viscose/rayonne et peut, par conséquent, ne pas être considéré comme une fibre naturelle ou même biologique, même si la plante du bambou est à la base certifiée biologique dans les champs (source : http://www.global-standard.org/fr/centre-d-informations/foire-aux-questions.html#est-il-possible-d-utiliser-du-bambou-dans-les-textiles-certifies-gots )

Or, c’est le viscose qui donne cet effet soyeux au textile de bambou (argument que beaucoup de consommateurs mettent en avant).

"La transformation de la plante en fibre textile aboutit dans l'immense majorité des cas en viscose de bambou, à grand renfort de soude, sulfure d'hydrogène ou encore sulfure de carbone " (source : https://www.eco-sapiens.com/dossier-146-Le-bambou-_-solution-ecologique-ou-arnaque-industrielle_.html ).


Le procédé de fabrication est, plus précisément et en résumé, constitué des étapes suivantes :

- Extraction de la cellulose du bambou - Dissolution dans de la soude caustique afin de faire gonfler la cellulose et écarter les fibres - Ajout de disulfure de carbone pour rendre la cellulose soluble - Dissolution de la cellulose dans de l'hydroxyde de sodium afin d'obtenir un liquide visqueux (la fameuse viscose !) - Filtration de la viscose et bain d'acide sulfurique afin d'en former des fils continus.


C'est l'utilisation de disulfure de carbone, produit hautement toxique et perturbateur endocrinien, qui est particulièrement discutable. Le produit n'est pas réutilisable ou recyclable, cause une pollution de l'air et de l'eau importante et compromet la santé des travailleurs de la chaîne de production.

Autrement dit, le procédé de transformation du bambou est hautement polluant, annulant totalement l'effet bénéfique de la culture de la plante.



Désinformation autour de l'étiquetage des produits


Il est donc également important de sensibiliser les consommateurs aux mauvais étiquetages des produits , promettant une fibre écologiquement alléchante, révélant en fait de la viscose de bambou.


"Les utilisateurs de fibres de bambou (et d’autres fibres régénérées) doivent aussi prendre connaissance des prescriptions légales relatives à l'étiquetage sur les principaux marchés. Aux États-Unis, la FTC (Commission Fédérale du Commerce) a précisé que si le bambou est produit via le procédé de rayonne, ces fibres doivent être appelées fibres de rayonne et non de bambou (cf. l’article de la FTC – “How to avoid bamboozling your customers”- comment éviter d’embobiner vos consommateurs). Des exigences d’étiquetage équivalentes sont applicables dans d’autres pays, comme dans l’Union Européenne." (source : http://www.global-standard.org/fr/centre-d-informations/foire-aux-questions.html#est-il-possible-d-utiliser-du-bambou-dans-les-textiles-certifies-gots )



Quelles alternatives au bambou ?


Il existe de nombreuses alternatives au textile de bambou, qu’ils soient en coton bio certifié GOTS ou sans produits nocifs pour la santé certifié OEKO TEX :


- du micro-éponge de coton ultra absorbant et doux

- de la flanelle de coton

- de la polaire de coton très doux et épais

- du tencel (fibre naturelle végétale qui pousse en Autriche et République tchèque)

Ainsi, vous disposez désormais de tous les arguments qui m’amènent à refuser l’utilisation des textiles en bambou dans mes créations.




Petit schéma récapitulatif


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